Maiwenn Le Meur

A ce jour, le lien entre efflorescences de cyanobactéries, dysbiose du microbiote, santé et contamination des poissons a été proposé, mais encore peu documenté. Des travaux pionniers réalisés par notre équipe ont montré que dans les conditions contrôlées du laboratoire, l’exposition de poissons modèles (le Médaka Oryzias latipes) à un cocktail de métabolites extraits d’une seule souche monoclonale de cyanobactéries, appartenant à l’espèce Microcystis aeruginosa, entraînait des modifications importantes de nombreux traits phénotypiques, liés à différents paramètres toxicologiques. Nous avons par ailleurs constaté une diminution drastique de l’abondance de certains groupes et lignées de bactéries spécialisées et apparemment symbiotiques du tube digestif de ces organismes. L’objectif de ce projet de thèse est maintenant d’étudier les effets occasionnés par un large spectre de métabolites isolés de différentes espèces de cyanobactéries (Microcystis, Planktothrix, Aphanizomenon) responsables de nombreuses efflorescences en région Ile de France sur les différentes bactéries du microbiote des poissons. Pour cela, nous emploierons des approches intégrant expérimentations in vivo sur différents poissons et in vitro sur des cultures des principales bactéries isolées des tubes digestifs des poissons et cultivées au laboratoire et des analyses d’écotoxicologie microbienne et de chimie analytique.