Le laboratoire de chimie et le droguier du Roy en 1676 - Gravure de Sébastien Leclerc
La Chimie au Jardin Royal des Plantes Médicinales
Dès la création du Jardin Royal des Plantes Médicinales en
1626 un
enseignement de chimie a été organisé à côté de ceux de
botanique et d’
anatomie. L’enseignement, dispensé par un professeur, était accompagné de démonstrations, faites par un démonstrateur. La plupart des démonstrateurs ont laissé une marque profonde dans l’histoire de la chimie et l’histoire rapporte que le démonstrateur s’ingéniait par ses expériences à contredire le cours du professeur.
L’enseignement de la chimie fut confié en 1647 au médecin alchimiste écossais William Davisson : c’était le premier cours de chimie public et gratuit jamais professé en France. Par la suite les continuateurs de Davisson ont peu à peu transformé le laboratoire du Jardin en l’un des centres chimiques les plus vivants du XVIIIème siècle. Parmi eux, Guillaume-François Rouelle, dit Rouelle l’aîné, a été l’une des grandes figures de son temps : dans son laboratoire ont été formés presque tous les grands chimistes de la pré-période révolutionnaire : Bayen, Bucquet, Darcet, Macquer et surtout Lavoisier. De plus, les philosophes Denis Diderot et Jean-Jacques Rousseau ont suivi les cours de Rouelle au Jardin et ces cours nous sont parvenus en particulier pas les notes de Diderot. Fourcroy, chimiste et conventionnel, a enseigné la nouvelle chimie de Lavoisier dont il a été un ardent propagandiste d’abord au Jardin royal puis, après 1793, au Muséum.
Le jardin du Roy - Gravure de F. Scalberge 1636
La Chimie au Muséum d’Histoire naturelle
Quand le 10 juin 1793, le jardin du Roy est devenu le Muséum national d’Histoire naturelle, la chimie a continué à se développer avec deux chaires, l’une de Chimie générale consacrée à la chimie théorique, l’autre des Arts chimiques consacrée aux applications de la chimie. Elles deviendront en 1850 respectivement : « Chimie appliquée aux corps organiques » et « Chimie appliquée aux corps inorganiques ».
Des hommes comme Nicolas Vauquelin, Joseph Gay-Lussac, Michel Eugène Chevreul les ont marquées par leurs œuvres et leurs enseignements. Edmond Frémy qui fut le dernier professeur de Chimie inorganique mérite une mention particulière. En 1864, à une époque où les écoles d’ingénieurs chimistes n’existaient pas encore en France, Frémy créa son école de Chimie au Muséum, avec des cours gratuits et où une grande importance était accordée à l’expérimentation. C’est lui qui inaugura en décembre 1872 les bâtiments du 63 rue de Buffon où se trouve l’actuel laboratoire de Chimie. De 1864 à 1892, date de la suppression de cette école, plus de 1400 élèves y ont été formés : ils ont été des artisants de l’industrie chimique, ou de la recherche universitaire et les plus connus sont Henri Moissan, premier français à avoir obtenu le prix Nobel de Chimie (1906), Léon Arnaud, Alexandre Etard, Gabriel Bertrand, Auguste Verneuil, Henri Becquerel, Jacques Curie.
Les cours publics de Chimie par Gay-Lussac puis Fremy
Le laboratoire au temps de Frémy (1814-1894)
Affiche des cours publics de Gay Lussac