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Contrôle de Giardia par des probiotiques : détermination du mécanisme antiparasitaire

Giardia duodenalis est un protiste responsable de la giardiose, une parasitose dont l’impact est reconnu en santé publique, affectant l’être humain et les animaux sauvages et domestiques. L’infection débute suite à l’ingestion de kystes présents dans des aliments ou l’eau contaminée. La forme trophozoïte proliférative, responsable des effets pathogènes, se développe dans l’intestin grêle proximal des hôtes où elle cohabite avec le microbiote intestinal. L’absence des stratégies thérapeutiques appropriées et l’émergence de souches résistantes aux médicaments disponibles, font de cette parasitose un problème de santé publique et de santé animale préoccupant, nécessitant le développement de thérapies de substitution aux antimicrobiens actuellement disponibles. Dans l’intestin, Giardia cohabite donc avec le microbiote de l’hôte, et plusieurs études se sont concentrées sur l’importance de cet écosystème intestinal et/ ou certains probiotiques pour assurer une protection contre G. duodenalis, bien que les mécanismes restent mal compris. Suite à l’utilisation d’approches biologiques et biochimiques, des travaux dans notre laboratoire ont démontré que certaines souches probiotiques de lactobacillus, notamment L. johnsonii La1 et L. gasseri CNCM-I 4884, présentent des effets anti-Giardia in vitro et in vivo. Les résultats montrent que le surnageant de ces souches contient des principes actifs ayant des effets toxiques sur Giardia, non pas directs, mais via des agents qui sont capables de convertir des composants non-toxiques de la bile (sels biliaires conjugués) en des sels biliaires déconjugués qui se sont révélés fortement toxiques sur Giardia. Ces résultats ont pu être mimés en traitant des cultures de Giardia avec des enzymes bactériennes commercialisées de type Bile Salt Hydrolase (BSH) en présence de la bile. Ceci suggère que des souches probiotiques, en sécrétant ou en libérant une ou plusieurs activités analogues aux enzymes BSH, seraient capables de combattre le parasite dans un environnement contenant de la bile. Par la suite, des travaux ont permis de cloner et d’exprimer in vitro des gènes de BSH présents dans le génome de L. johnsonii La1 et de tester leurs propriétés enzymatiques et biologiques in vitro et in vivo. Ces résultats ont confirmé le mécanisme selon lequel la BSH active dérivée de la souche probiotique L. johnsonii La1 pourrait produire des effets anti-Giardia in vitro et in vivo. Le mécanisme moléculaire, qui fait intervenir ces activités BSH de lactobacilles est probablement l’un des mécanisme(s) d’action(s) possible(s) de probiotiques sur le développement du parasite. Actuellement, notre intérêt se focalise sur la compréhension du mécanisme d’action des métabolites générés par ces activités BSH sur le parasite lui-même, dans le but d’ouvrir la voie à de nouvelles approches pour le traitement de cette maladie infectieuse largement répandue mais négligée, tant en médecine humaine qu’en médecine vétérinaire. Le projet est soutenu par une bourse post-doctorale de la Région Ile de France, DIM 1 HEALTH 2018-2020.

CV

2019_-_cv_alazzaz_jana.pdf Format (Pdf) - 209.69 Ko

Publications

2020
  • Alazzaz J, Chaouch S, Boucard A-S, Bermudez-Humaran L, Florent I, 2020« Probiotics as anti-Giardia defenders: Overview on putative control mechanisms » in Eukaryome impact on Human Intestine Homeostasis and Mucosal Immunology.. , , dir. Nancy Guillen
    ISBN
    ISBN-978-3-030-44825-7